Point Brexit novembre 2017

novembre 30, 2017


Les semaines se suivent et les négociations entre le Royaume-Uni et les 27 n’avancent guère... Nous sommes toujours dans ce british fog qui inquiète de plus en plus les individus, mais aussi les entreprises de toute taille, les investisseurs, les économistes, les artistes, etc. 

L'un des points phares des négociations concerne le statut des Européens au Royaume-Uni et celui des Britanniques résidant dans l'un des 27 pays européens. Bien évidemment le statut des Européens au Royaume-Uni (et vice versa) nous touche directement ! En effet, Français du Royaume-Uni, nous ne savons toujours pas si nous devons ou non faire la demande de “résident permit” voire même demander notre nationalité britannique. De nouveaux documents sont à nouveau disponibles sur le site Gov.uk avec une explication de ce que le gouvernement de Theresa May veut mettre en place (voir article dédié).

Un autre point crucial est pour le moment l'objet d'un bras de fer entre Theresa May et Michel Barnier : la menace du "No deal" proférée par Mme May, alors que dès avant le référendum, le Royaume-Uni s’est engagé à payer jusqu’en 2020. D’après les calculs, le Royaume-Uni pourrait être redevable de 60 milliards d’euros. Theresa May est dans une situation bien délicate, et la question que nombre d’entre nous nous posons est de savoir si elle et son gouvernement survivront à ce tsunami, alors qu'elle n'a aucun support de son parti. Sans compter les crises du NHS, les affaires de harcèlement à Westminster, et la démission de Priti Patel, la secrétaire d'État au Développement international... Exemple supplémentaire d'un membre du cabinet qui n’accorde pas son violon avec la Première ministre. 

Un autre point, à mes yeux très important est celui de la frontière entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord, problématique bien plus compliquée que certains pourraient penser. Le Brexit pourrait avoir l'effet d’un ouragan, menaçant la paix entre les deux Irlandes (voir l’article dédié). 

Sur le plan économique, pour le moment le taux de chômage reste bas et certains économistes insistent sur le fait que le Royaume-Uni garde encore la tête hors de l’eau. Personnellement, je pense que l’économie britannique est en train d’arriver dans le creux de la vague ! Cela est déjà visible, les commerces “high street retailers” font la grimace au vu des chiffres d'affaires de leurs boutiques désertées par les clients. Sans parler des marchandises venant d’Europe, qui ont toutes considérablement augmenté suite à la baisse de la livre sterling. 

Le tourisme des Européens, qui profitent de la faiblesse de la Sterling par rapport à l’Euro, ne suffit pas à compenser le manque d’activité. Nous sommes nombreux à recevoir depuis la fin octobre des offres promotionnelles à -50%, synonymes de destockage, alors que les soldes ne commencent généralement que le 25 décembre. Cette faiblesse de la monnaie a également fait monter le prix du panier de la ménagère. Quant aux taux d’intérêts, après 10 ans au plus bas ils ne peuvent qu'augmenter...  Que va-t-il se passer pour les propriétaires qui ont une ou plusieurs hypothèque(s) ? 


La situation n'est pas brillante. Je vois mes amis partir du Royaume-Uni les uns à la suite des autres. Si vous me demandiez, il y a encore quelques mois, si je pensais retourner en France, je vous aurais répondu, sans même y penser, "jamais !" Aujourd'hui, je commence franchement à me poser la question sérieusement. 

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